L’Encyclo des Actifs Naturels
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Le renouvellement des peuplements forestiers
Le renouvellement des peuplements forestiers est une étape cruciale pour assurer la santé et la durabilité de nos forêts. Mais que signifie vraiment "renouveler" une forêt, et comment cela se passe-t-il ? Cet article vous explique de manière vulgarisée les méthodes utilisées par les gestionnaires forestiers pour permettre aux forêts de continuer à prospérer.
Pourquoi renouveler une forêt ?
Chaque forêt, qu’importe sa taille, sa localisation et sa composition, doit faire face à un moment au renouvellement de son peuplement.
Le renouvellement des peuplements forestiers est un élément clé d'une gestion durable, visant à maintenir ou améliorer la capacité des forêts à remplir leurs multiples fonctions économiques, écologiques et sociales. Il s'agit de préserver un équilibre naturel où les arbres sont récoltés à un âge approprié, après avoir suivi un itinéraire sylvicole adapté, et où de jeunes arbres prennent le relais pour assurer la continuité du cycle forestier.
Forêt France Valley - Slovaquie
Le recépage : utiliser les capacités naturelles de certaines essences
Il s’agit d’une méthode ancestrale visant à couper des essences qui possèdent la capacité à partir de la souche de créer de nouveaux brins (ex : châtaignier, charme, chêne, bois blancs…). C’est donc un renouvellement partiel car la souche et le système racinaire sont maintenus, seule la partie aérienne est renouvelée à cette occasion. Cette méthode vise, le plus souvent, la production de bois de chauffage et/ou de piquets mais peut également être opérée pour rajeunir les tiges afin de mener ensuite un balivage pour convertir le taillis vers la futaie régulière.
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Voir nos solutionsLa régénération naturelle : travailler avec l’existant
La régénération naturelle, repose sur la capacité des arbres déjà présents à constituer le futur peuplement en misant sur le développement des graines tombées au sol. Le gestionnaire forestier viendra accompagner le processus de régénération en gérant principalement la lumière pour obtenir des arbres de qualité, chaque essence ayant des besoins spécifiques de luminosité. Certaines nécessitent une ouverture franche du couvert forestier pour prospérer, d’autres peuvent survivre de nombreuses années à l’ombre de leurs parents.
Cette méthode est principalement utilisée dans les peuplements forestiers dont les essences sont en bonne santé et qui peuvent être maintenues dans un contexte de réchauffement climatique. La régénération naturelle, comme nous l’envisageons, fonctionne plutôt par petites touches successives pour obtenir à la fin du processus, un ensemble harmonieux. Elle permet de maintenir le couvert et l’ambiance forestière. Cependant, c’est une méthode qui nécessite un suivi rigoureux par le développement anarchique des cônes de régénération et qui est globalement plus longue que la plantation. Elles possèdent néanmoins différents avantages qui sont les suivants :
- Économique : l’un des principaux avantages est qu’elle demande en général moins d'investissement que la plantation. Il n’est pas nécessaire d’acheter ni de mettre en place des plants. Une régénération naturelle permet également le développement d’une densité de semis bien supérieure qu’un reboisement, qui facilite la sélection des jeunes tiges, présente un taux de survie plus important en cas de sécheresse et minore les dégâts occasionnés par le gibier.
- Diversité génétique : les semis proviennent directement des arbres présents sur la parcelle, ce qui améliore l’adaptation au milieu environnant.
- Résilience écologique : en se basant sur les ressources naturelles présentes, la régénération naturelle permet potentiellement une meilleure adaptation aux changements environnementaux.
Le processus total de régénération naturelle dépend de chaque essence d’arbre, mais a une durée moyenne de 6 ans avec un maximum préconisé de 8 ans.
En sylviculture régulière, ce processus prend cette forme :
Figure 1 : schéma de la régénération naturelle (Lamboi 2024).
En sylviculture irrégulière, que nous préconisons quand cela est possible, l’ouverture du couvert et par conséquent le développement des semis s’opère sur des surfaces beaucoup plus réduites et seulement autour d’un ou plusieurs semenciers. L’objectif étant de conserver la relative protection des arbres plus âgés environnants.
La plantation : coup de pouce pour les peuplements
La plantation est une méthode alternative à la régénération naturelle, elle consiste à mettre en place via une action directe de la main de l’Homme un nouveau peuplement. Elle permet :
• Choix des espèces : de choisir des essences spécifiques, parfois mieux adaptées aux conditions climatiques actuelles ou futures, ou des essences à forte valeur ajoutée économique.
• Amélioration de la qualité du bois : en plantant des arbres issus de pépinières, souvent sélectionnés pour leur génétique, on peut garantir une meilleure qualité de bois, plus productif et moins sujet à certaines maladies.
• Contrôle du renouvellement : la plantation permet de mieux gérer la composition de la forêt, en introduisant des mélanges d’essences pour améliorer la biodiversité et la résilience du peuplement.
La plantation permet d'introduire une essence choisie dans une parcelle forestière de manière contrôlée, rapide et sécurisée. Les plants utilisés sont soigneusement tracés pour garantir la connaissance de leur provenance. En effet, une même essence peut offrir plusieurs provenances, ce qui permet de sélectionner la configuration la plus adaptée au contexte en termes de qualité technologique du bois ou des conditions de croissances.
Figure 2 : schéma de la régénération par plantation (Lamboi 2024).
L'équilibre sylvo-cynégétique
Pour bien renouveler un peuplement et ne pas mettre en péril son avenir, il est essentiel de conserver un bon équilibre sylvo-cynégétique. Cet équilibre passe par une population de grands cervidés (chevreuil, cerf) supportable par la forêt. En effet, ces ongulés ont la particularité d’être les jardiniers de la forêt, ils taillent et éclaircissent la forêt. Cependant, une population trop importante de cervidés nuit à la régénération forestière : ils broutent les jeunes plants, empêchant leur croissance. De plus, ils abîment les troncs des jeunes arbres en les écorçant avec leur bois. Si cet écorçage est trop important, cela peut conduire à la mort de l’arbre. Il est donc important de réguler par la chasse ces animaux pour disposer d’une population de grands cervidés soutenable par l’environnement forestier concerné.
En savoir plus sur le site du CNPFConclusion
Ces différentes méthodes, bien qu'apparaissant opposées, sont en réalité complémentaires. Le choix d’une approche plus que d’une autre dépend de divers critères, tels que les coûts de renouvellement, la capacité des arbres à se régénérer naturellement ou encore les objectifs de gestion. Ensemble, elles contribuent à une gestion efficace du renouvellement forestier, assurant la pérennité des forêts pour les générations futures. Nous pouvons également les réaliser conjointement en apportant de la lumière pour le développement de la régénération naturelle compléter par la suite par des enrichissements en plantant des essences améliorant la résilience de la forêt, la biodiversité (ex : introduction d’essences fruitières et mellifères : dont les fleurs produisent du nectar ou du pollen) et la valorisation des bois. Chez France Valley, nous nous mettons au service des peuplements pour les régénérer de manière optimale, en utilisant la méthode la plus adaptés au contexte forestier.
